En cette période de fin d’année, quelle pathologie professionnelle avez-vous décidé de balancer ?
Depuis plusieurs années, dans le cadre des matinales RH & Com, Laurent Pittet, directeur de Pittet Communication et moi-même, donnons une série de conférences. Cette année, le thème était : dans cette période d’incertitude, comment réenchanter le travail ? L’une des présentations faites à cette occasion abordait les 3 « B » dont on doit tenir compte, avant les B de « Bonheur » et « Bien-être », sur son lieu de travail.
Le premier qui vient à l’esprit est le B de « Burn-out » : le syndrome de l’épuisement professionnel, certainement le plus connu dans le monde. Plus de 300 millions de personnes souffrent de dépression, la principale cause d’incapacité professionnelle, et beaucoup d’entre elles présentent également des symptômes d’anxiété. Selon une étude récente menée par l’OMS, on estime que la dépression et les troubles de l’anxiété coûtent à l’économie mondiale 1000 milliards de dollars par an en perte de productivité.
Le deuxième est le B de « Bore-out » : le syndrome de l’épuisement professionnel qui se traduit par le désintérêt ou l’ennui dans le travail, le manque de défis. Combien d’entreprises recrutent des personnes bardées de diplômes de grandes écoles et polyglottes pour les reléguer à accomplir des tâches subalternes, en leur demandant de patienter avant de pouvoir libérer leur énergie et leur créativité ? Combien coûtent ces erreurs de recrutement, en voulant absolument avoir les meilleurs candidats, pour ensuite ne pas leur donner les moyens de démontrer ce qu’ils sont capables d’apporter à l’entreprise ?
Le troisième est le B de « Brown-out » : la baisse de courant, le manque de sens. Perte de motivation au travail due à l’absurdité des tâches confiées par l’employeur. De nos jours, la notion de sens prend toute son importance avec une compétition accrue due, entre autres, à la mondialisation et à la digitalisation, qui provoque des changements de paradigmes importants. Que faire devant l’absurdité des tâches à accomplir ? Comment gérer le dilemme, entre un salaire perçu et des tâches rebutantes, qui sont en collision avec nos valeurs profondes ?
Pathologies professionnelles
Au vu de ce qui précède, force est de reconnaître que le monde du travail est capable de produire des pathologies professionnelles sans cesse renouvelées. Quelle créativité ! En cette période de fin d’année, propice à la réflexion et la remise en question, quel est le B que vous avez décidé de balancer ?
N’attendez pas le 20 mars, qui a été décrété par l’assemblée générale de l’ONU comme la journée internationale du bonheur, pour agir. Il est peut-être encore temps d’avoir le courage d’en parler avec votre supérieur, votre direction et/ou vos ressources humaines. Et n’oubliez pas : « aujourd’hui est le premier jour du reste de votre vie » !
En guise de conclusion, voici quelques suggestions pour les managers afin de réenchanter le travail et stimuler la motivation :
- Mettre en place une communication claire au sein de l’entreprise sur la vision (où va-t-on ?), la stratégie (quel est le sens ?) et la culture (comment motiver ?).
- Porter une attention particulière à la rémunération (primes, bonus, participation, etc.).
- Recruter des profils qui correspondent à nos valeurs.
- Permettre l’évolution professionnelle (mobilité, promotion, formations, etc.).
- Promouvoir l’égalité homme-femme.
- Donner le droit à l’erreur, encourager le feedback et la reconnaissance.
- Privilégier l’autonomie, la flexibilité (télétravail, coworking).
- Avoir une communication claire et transparente sur les objectifs de l’entreprise.
- Aménager l’espace de travail, favorisant l’envie de venir y travailler.
- Optimiser les déplacements entre le lieu de travail et le lieu d’habitation.
Joyeuses fêtes à toutes et tous, et à l’année prochaine pour de nouveaux échanges sur le monde passionnant du travail.